- caveçon
-
• 1580; it. cavezzone; lat. pop. °capitia « ce qu'on met autour de la tête »♦ Demi-cercle de métal enserrant les naseaux d'un cheval qu'on veut dompter. Pièces du caveçon. ⇒ sous-gorge, têtière . Dresser, dompter un cheval à coups de caveçon. — Loc. fig. Coup de caveçon : punition.⇒CAVEÇON, subst. masc.MAN. Appareil servant encore parfois au dressage des chevaux et se composant d'une têtière, d'un sous-gorge et d'une bande métallique semi-circulaire enserrant le nez de l'animal sur les narines duquel il agit brutalement. Mettre le caveçon à un cheval (Ac. 1798-1932); cf. J. DE LA VARENDE, Le Centaure de Dieu, 1938, p. 179; E. GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 131).— Au fig. Mortification morale.♦ Loc. fam. Donner un coup de caveçon à qqn. Rabattre l'orgueil, les prétentions de quelqu'un. Je regrette que la régente n'ait pas donné un coup de caveçon au prince (MÉRIMÉE, Lettres à M. Panizzi, t. 2, 1870, p. 105).Rem. On rencontre ds la docum. caveçonner, verbe trans. Mettre un caveçon. Au fig. Caveçonner (...) sa fougue d'assassinat (J. RICHEPIN, Le Cadet, 1890, p. 159). P. anal. Ride étrange qui caveçonne le haut du nez (J. DE LA VARENDE, Cadoudal, 1952, p. 69).Prononc. et Orth. :[
]. PASSY 1914 note la possibilité de prononcer : [
] (assourdissement de [v] devant [s]). Ds Ac. 1798-1932. BESCH. 1845 admet également la forme cavesson. Étymol. et Hist. 1. Av. 1583 cavezzon « bride » (BELLEFOR[EST], Ser. [lire Secrets?], p. 259 ds GDF. Compl.); 1611 caveçon (COTGR.); 2. av. 1615 fig. mettre un caveçon à (PASQUIER, Lettres ds GUÉRIN). Empr. à l'ital. cavezzone attesté dep. le XVIe s. (Soderini ds BATT.), dér. avec suff. augm. -one, de cavezza « bride », issu d'un lat. vulg. capitia « ce qu'on met autour de la tête », cf. capitium, s.v. chevet. Fréq. abs. littér. : 7. Bbg. HOPE 1971, p. 180. — KOHLM. 1901, p. 38. — SAR. 1920, p. 32. — WIND 1928, p. 164.
caveçon [kavsɔ̃] n. m.ÉTYM. 1580; ital. cavezzone, d'un lat. pop. capitia « ce qu'on met autour de la tête ».❖1 Techn. (hippol.). Demi-cercle de métal que l'on met sur les naseaux d'un cheval qu'on veut dompter (⇒ Mors). || Pièces du caveçon. ⇒ Sous-gorge, têtière. || Caveçon fixé au chanfrein. || Mettre le caveçon à un jeune cheval, à un cheval rétif. || Dresser, dompter un cheval à coups de caveçon.1 Ce serait une barbarie (…) d'adapter cette espèce de muselière ou caveçon à une bouche si fraîche, si rose et si melliflue (…)Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. II, p. 165.2 (…) il (M. Thibault) tirait le menton en avant, comme un cheval qu'impatiente le caveçon.Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 230.2 ☑ Loc. fig. (Vx ou littér.). Coup de caveçon : mortification, coup qui force à rabattre de ses prétentions.3 (…) cette impénétrabilité qui m'impatientait et m'irritait puis encore la certitude que j'eus bientôt des fantaisies à la Catherine II qu'elle se permettait, furent la double cause du vigoureux coup de caveçon que j'eus la force de donner pour sortir des bras tout-puissants de cette femme, l'abreuvoir de tous les désirs !Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « À un dîner d'athées » (1874).3 (1867). Techn. Muselière pour les agneaux en sevrage.
Encyclopédie Universelle. 2012.